Quelle est la différence entre casher et halal ?
Différence modifiée le 16 Mars 2021
halal | casher |
Peut-être que cette question n’a jamais titillé votre curiosité, soit parce que vous êtes athée, ou que votre religion n’a pas d’impact direct sur votre alimentation, soit encore parce que vous êtes végétarien et que vous ne consommez donc pas de viande. Au contraire, peut-être vous sentez-vous concernés et aimeriez comprendre quelle est la différence entre une viande dite Casher et une viande dite Halal.
L'abattage dit “classique”.
Dans le circuit d'abattage classique, les bêtes d’élevage destinées à être mangées doivent d’abord passer par l’étape d’étourdissement ou de contention. Celle-ci consiste à placer l’animal dans un état d’inconscience afin qu’il ne souffre pas durant la saignée. Deux méthodes sont alors privilégiées, l’étourdissement mécanique qui consiste à transpercer le cerveau de l’animal ou l’étourdissement électrique qui envoie une décharge toujours dans la partie intracrânienne. Cette règle qui consiste à endormir d’abord l’animal avant de passer à son exécution a été instaurée dans les années 70, mais déjà dans les années 20 et 50 plusieurs associations commençaient à défendre ce fonctionnement jugé moins douloureux et plus respectueux de l’animal.
Après cette amorce, vient la saignée. Comme son nom l’indique, elle consiste à saigner l’animal, après s’être minutieusement assuré que la bête est bien inconsciente. Cette méthode implique donc de vider l’animal de son sang pour s’assurer que la bête est parfaitement saine et que sa viande est propre à la consommation, mais aussi pour simplifier ensuite sa découpe.
Cependant, d’autres méthodes de contention existent comme l'abattage rituel. Dans ce cas précis, l'abattoir n’est pas obligé d’avoir recours à une phase d’étourdissement mais il doit cependant respecter tout un ensemble de règles précises.
Halal, Casher, des méthodes d'abattage propres au Judaïsme et à l’Islam.
Pour simplifier, halal et casher sont deux méthodes d’abattage rituel des animaux destinés à la consommation humaine. La méthode halal respecte les règles édictées par le Coran, la méthode casher puise quant à elle sa source dans la Torah. Ces normes sont plus complexes que l’interdiction du porc que ces deux cultures partagent.
La méthode d’abattage halal (qui signifie « permis » ou « licite » en arabe) implique que l’acte soit réalisé par un musulman pratiquant. Cette méthode consiste à inciser brièvement la pointe du cou de l’animal afin de lui faire perdre son sang, ce dernier n’étant pas considéré par les musulmans comme halal. Il convient également de tourner l’animal en direction de La Mecque et de prononcer les paroles rituelles suivantes : « Bismillah Allahou Akbar » (au nom de Dieu le plus grand). Une règle supplémentaire suscite de nombreux débats dans les pays non-musulmans, en particulier chez les défenseurs de la cause animale. En effet, l’abattage halal peut être pratiqué sur des animaux non-étourdis, c’est-à-dire conscients, mais contrairement aux idées reçues, cette pratique n’est pas systématique. Si vous souhaitez en savoir davantage sur le rituel d'abattage Halal, vous trouverez toutes les informations dans le coran en ligne.
La méthode casher, qui découle de l’expression kashrout kamitba’h véhamaakhalim ou « convenance de la cuisine et des aliments », est elle aussi accomplie par un spécialiste que l’on nomme Shohet. Au moyen d’un couteau particulier, il tranche lui aussi divers organes de l’animal afin de le vider rapidement de son sang. La bête, qu’il est recommandé d’étourdir, est alors suspendue la tête en bas afin d’accélérer le processus. Les interdictions liées au principe casher ne concernent pas seulement l’abattage des animaux mais également les produits lactés, le raisin ou les insectes et prohibent formellement le mélange de viande et de lait.